Auteur : Olessya
Titre : Solitude
Genre : Yaoi. Lemon
Couple : Orochimaru x Kabuto
SOLITUDE
Il était parvenu à trouver un point lumineux
au plafond sur lequel il essayait de se concentrer pour détourner son esprit de
la douleur. Peut-être était-ce un rayon de lune ou de soleil qui avait réussi à
filtrer dans la pièce obscure…. ? Il avait perdu la notion du temps et sa
fièvre n'arrangeant rien, il n'aurait su dire quel jour de la semaine on se
trouvait et si c'était le jour ou la nuit.
Il serra les dents comme ses bras le lançaient à nouveau, empêchant qu'un
gémissement de douleur ne franchisse la barrière de ses lèvres.
Un moment auparavant, des ombres s'étaient agitées dans la pièce adjacente et
il ne voulait pas que quiconque puisse l'entendre, le deviner si faible.
Mais plus un bruit ne lui parvenait à présent. Il devait être complètement seul
désormais. Loin de le réjouir, cette perspective lui serra le cœur. La douleur
se propagea à nouveau de sa poitrine jusque dans ses bras, crispant tout son
corps, ce nouveau spasme le laissant complètement vidé de ses forces.
C'était comme si ses bras se consumaient lentement pour mieux le torturer.
Et pourtant, à l'intérieur de lui, il se sentait encore puissant, bouillonnant
de chakra. Sans ce petit 'détail technique', il était l'un des plus puissants
ninjas !
Il était si proche de son but….. et maintenant, celui-ci lui semblait presque
inaccessible. Rageant !
Il devait être maudit !
Il sentait que son corps aussi bien que son esprit qui commençait à divaguer avaient
besoin de sommeil mais il ne pouvait le trouver. La douleur, la fatigue et la
paranoïa qui avait commencé à s'emparer de lui, pompaient toute son énergie.
Mais il ne pouvait s'empêcher de rester aux aguets, traquant le moindre bruit
de pas, froissement de tissu ou le plus subtil mouvement d'ombre.
Est-ce que ses hommes n'allaient pas profiter de sa faiblesse pour se
débarrasser de lui ? Allaient-ils encore le suivre s'il restait handicapé ? Ne
s'étant entouré que d'assassins et d'hommes dans son genre, en qui pouvait-il
avoir confiance ?
Même sans ses bras, il restait un adversaire redoutable mais si la mutinerie
était générale, il ne pourrait rien faire contre eux….
Il devait absolument recouvrer sa force s'il ne voulait pas finir assassiné
comme un chien !
La douleur le saisit à nouveau et il poussa un grognement de souffrance.
Une ombre apparut sur le mur et grandit.
Quelqu'un s'approchait de lui ! Il se redressa sur son lit, prêt à riposter en
cas d'attaque.
Il reconnut la silhouette de Kabuto qui ne cherchait pas à se dissimuler.
L'homme s'approcha du lit en silence. Orochimaru le scruta, détaillant de ses
yeux sombres chacun de ses gestes.
Le jeune homme le regarda à son tour avec curiosité, un peu étonné visiblement
de le trouver les yeux injectés de sang puis il se dirigea vers la petite table
et alluma une bougie, ne manifestant pas d'attitude suspecte.
Il tendit ensuite à son maître un gobelet contenant un liquide rouge comme le
sang.
" Votre remède. Cela devrait vous apaiser un moment. " dit-il
calmement.
Orochimaru plongea son regard dans celui de son lieutenant, essayant de
déchiffrer ses pensées.
Kabuto était fort. Fort, jeune et ambitieux. Même s'il ne pouvait encore
rivaliser avec lui, il le craignait malgré tout. Il s'était toujours demandé
pourquoi ce garçon à l'air sérieux, honnête et droit l'avait suivi…. Même s'il
était capable de dire les choses les plus atroces avec le plus grand calme,
Kabuto était le genre de personne à qui on avait immédiatement envie de faire
confiance et c'était aussi le genre de personne qu'Orochimaru évitait
d'ordinaire. Mais c'était peut-être parce que le jeune homme aux cheveux clairs
semblait différent de ses autres hommes qu'une sorte de fascination était née.
Même s'il doutait de sa loyauté à long terme, il avait eu envie de le garder à
cause de cela.
Il jeta à nouveau sur le remède un œil suspicieux avant de dévisager son
lieutenant.
" Qu'y a t il là-dedans ? Un poison ? " demanda-t-il.
Le jeune homme, guère souriant déjà, se renfrogna davantage.
" Douteriez-vous de ma loyauté ??? "
Orochimaru esquissa une grimace en guise de sourire.
" C'est juste au cas où tu manifesterais trop de pitié à mon égard et que
tu veuilles abréger mes souffrances…. "
Kabuto ne broncha pas et le ninja de légende prit la coupe pour boire. Elle
trembla dans ses mains qui se remirent à saigner, imbibant les pansements. Il
serra les dents, baissant les yeux.
Kabuto fut prompte à voler à son secours et se saisit du récipient avant qu'il
ne lui échappe.
Avec des gestes mesurés, il approcha la coupe des lèvres de son maître, lui
permettant ainsi de prendre sa médication. L'œil se fit noir pour lui jeter un
regard mauvais mais Orochimaru accepta son aide.
Sa nouvelle condition le faisait enrager. Qu'il était humiliant de se faire donner
à boire comme un invalide ! D'ordinaire, il lui aurait été agréable de se faire
servir comme un Seigneur mais tout était différent aujourd'hui. Il était
seulement dépendant de Kabuto et de son bon vouloir pour manger, se laver,
exécuter toutes les tâches simples de la vie quotidienne.
Il fallait rapidement qu'il reprenne le contrôle.
Heureusement, le jeune homme aux cheveux gris, n'abusant pas de la situation,
gardait le visage sérieux du serviteur qui remplit consciencieusement sa
mission, ne montrant aucune émotion : ni compassion, ni mépris.
" La douleur devrait s'estomper d'ici peu. " l'avertit le dévoué
médecin, prenant un linge humide pour éponger le front de son patient, trempé
par la fièvre.
Orochimaru soupira, se laissant aller sous les mains douces et patientes qui
continuaient de faire sa toilette.
" Tes remèdes ne m'apportent aucun soulagement ! " lui reprocha-t-il
" Tu n'as rien de plus efficace ? "
" Je fais déjà mon maximum ! " repliqua Kabuto, un peu vexé.
" Est-que c'est vrai ? "
L'homme aux longs cheveux noirs se redressa à nouveau, repoussant le linge
imbibé d'eau froide. Il dévisagea intensément le jeune homme.
Son regard noir glaça Kabuto. Il se figea, n'osant reprendre son travail,
d'autant qu'Orochimaru, un sourire sadique sur les lèvres, se penchait sur lui
lentement, l'hypnotisant de son regard de reptile.
Il se sentait comme pétrifié et il ouvrit seulement de grands yeux, ne faisant
pas un geste pour se défendre lorsque le visage de son Maître vint tout contre
le sien et que ses lèvres se posèrent légèrement sur les siennes.
" Ah la bonne heure ! Montre-moi que tu m'es tout dévoué ! " murmura
Orochimaru avant de l'embrasser avec plus de conviction.
Kabuto mit quelques secondes à réaliser, croyant tout d'abord à une technique
d'attaque surtout quand la langue de son Maître se glissa entre ses lèvres pour
venir caresser la sienne. Il eut une sorte de hoquet, s'étranglant à moitié,
transi de peur, s'attendant à ce que la langue menaçante descende dans sa gorge
pour l'étouffer, le posséder de l'intérieur. Mais au bout de quelques secondes,
il se rendit compte qu'il s'agissait bien d'un simple baiser et que l'arme
redoutable d'Orochimaru avait gardé sa taille d'origine.
Son Maître le lâcha enfin, le regardant avec un sourire ironique. Kabuto, un
peu déstabilisé, ôta ses lunettes pour les essuyer.
Le ninja aux longs cheveux sombres ressentit une certaine satisfaction. Outre
la douleur qu'il avait réussie à oublier durant un moment, l'effroi qu'il
venait de lire sur le visage de son disciple le rassurait pleinement.
Tant que les autres continueraient à éprouver ce genre de sentiments, il
resterait le Maître.
" Vous voulez quelque chose d'autre ? " demanda le jeune homme aux
cheveux gris, retrouvant son air sérieux, ne faisant pas de commentaires comme
si rien ne venait de se produire. Seul une légère teinte rose sur ses joues
témoignait de son embarras, ce qui amusa son Maître.
" Oui ! "
Kabuto, qui s'attendait plutôt à se voir congédier et s'était déjà levé, fit
volte face, l'air légèrement excédé.
" Vous avez faim ? Soif ? " interrogea-t-il.
" Non, j'ai besoin de distraction. " déclara l'homme avec un grand
sourire sadique.
Kabuto déglutit avec difficulté, se demandant ce qui était voulu de lui. Le
ninja ne s'attendait tout de même pas à ce qu'il fasse le clown ? Non,
Orochimaru, n'était pas le genre d'homme à plaisanter.
Il s'efforça de deviner ce qui pourrait le contenter, ayant peur de se rendre
ridicule et de provoquer son mécontentement car Orochimaru pouvait s'emporter
très facilement.
" Voulez-vous que je vous fasse la lecture ? " proposa-t-il
finalement.
" Non. Les livres m'ennuient…. "
Kabuto se décomposa et replaça ses lunettes sur son nez, ce qui était chez lui
signe de nervosité.
Etait-ce un test ? Pourquoi son Maître se comportait-il comme un gamin
capricieux depuis qu'il était blessé ?
" Vous ne voulez quand même pas que je vous fredonne une chanson ? "
demanda-t-il, un brin ironique.
Orochimaru éclata d'un rire dément avant de s'interrompre d'un seul coup et de
le dévisager de son inquiétant regard noir, la mine grave. Le jeune homme
regretta ses paroles, se demandant s'il n'allait pas être exécuté sur-le-champ
pour cette provocation.
" Non ! Ne sois pas stupide ! " s'énerva l'homme, perdant patience.
" Que voulez-vous, alors ? Dites-moi ! " réclama Kabuto, prêt à se
montrer plus serviable que jamais.
Un court silence suivit et Kabuto sentit une goutte de sueur couler dans son
cou.
" Le genre de chose que je ne peux plus faire seul désormais. "
annonça l'homme sur un ton à nouveau calme.
Le cerveau du jeune ninja se mit à fonctionner à toute allure mais il ne devina
pas ce dont l'homme voulait parler. Orochimaru se redressa tant bien que mal
sur le lit et lui désigna du menton le bas de son corps.
Kabuto resta perplexe, regardant les pieds de l'homme qui apparaissaient en
deux bosses bien identifiables sous le drap tâché de sang.
Orochimaru perdit immédiatement patience :
" Mais pourquoi je ne suis entouré que d'imbéciles et de puceaux ? "
s'écria-t-il.
Le jeune homme s'empourpra aussitôt, comprenant le message.
Il était vrai que le légendaire ninja ne lui avait jamais trop semblé porté sur
la chose, mais il avait été tellement occupé à assouvir ses rêves de gloire…
Cela semblait logique en fin de compte que lui aussi ait ce genre de besoins.
" Je…. je dois vous trouver une fille ? "
" Non ! N'importe quelle femme me verrait dans cet état s'évanouirait. Tu
feras très bien l'affaire. Tu peux te débrouiller seul. Tu sais faire quand
même ? "
Kabuto se mit à rougir davantage et regardant du coté opposé de la pièce,
essayant de ne pas penser à ce qu'il allait devoir faire, passa une main sous
le drap.
En tâtonnant, il détermina que ce qu'il venait de toucher et qui était tiède
devait être une jambe. Il remonta vers la tête du lit pour se heurter à une
barrière de tissus. Il trouva l'élastique du sous-vêtement et y glissa la main.
Il sentit ses joues devenir chaudes comme si la température de la pièce avait
soudain augmenté de plusieurs degrés.
Sa main qui s'aventurait toujours sous le vêtement s'immobilisa un instant
avant de se refermer sur ce qu'elle cherchait.
Il déglutit péniblement.
Orochimaru ne l'avait pas quitté de ses yeux de serpent. Il devina donc que
s'il n'accomplissait pas ce qui lui était demandé, il y perdrait la vie.
Peu habitué à pratiquer ce genre de choses sur les autres, il laissa sa main
glisser jusqu'à la base du membre déjà raidi avant de remonter lentement,
constatant avec un certain étonnement que le ninja était bien constitué comme
lui.
Mécaniquement, il répéta le mouvement, essayant de penser à autre chose, se
concentrant sur la buée sur ses lunettes ou sur la flamme de la bougie qui
vacillait.
Mais malgré ses efforts, il sentait le sang battre plus fort dans ses tempes et
une insidieuse chaleur se former dans son bas-ventre tandis qu'il ne pouvait
s'empêcher de penser à ce que sa main était en train de toucher, qu'il sentait
pulser sous ses doigts et qui provoquait chez son Maître une respiration de
plus en plus saccadée.
Il n'avait jamais vu Orochimaru tellement dénudé et ne l'avait d'ailleurs
jamais vu comme un homme ou simplement comme un humain. Ses yeux étranges, ses
changements d'apparences….pour lui, il était plutôt une sorte de démon. Mais
comme ses yeux glissaient involontairement de la flamme de la bougie au torse
musclé et imberbe laissé apparent par le drap, il remarqua pour la première
fois que son charismatique Maître pouvait aussi être un homme séduisant. Avec
ses longs cheveux ébène, ses traits fins, il aurait été d'une infinie beauté si
une flamme maléfique n'avait brillé dans ses yeux sombres et si son visage
n'avait pas été déformé par de cruels rictus.
Au village de Konoha, il avait d'ailleurs vu des photos sur lesquelles figurait
un jeune Orochimaru. Et il avait été étonné de sa métamorphose. Du jeune garçon
à l'allure certes, énigmatique mais aux traits si doux, si féminins, que
restait-il ?
Orochimaru laissa échapper un gémissement de plaisir. C'était plus excitant
qu'il ne l'aurait pensé de se faire caresser par son jeune second même s'il
savait depuis fort longtemps au fond de lui que sa mignonne petite frimousse
avait sûrement beaucoup joué pour que Kabuto devienne quasiment son bras droit
(et un bras fort utile à ce moment précis).
Malgré tout, il conservait une certaine mélancolie, se trouvant assez
pathétique d'être obligé pour se soulager de faire appel à un de ses
lieutenants qui n'y mettait pas plus de baume au cœur que cela.
Mais il y prenait du plaisir, un plaisir qui arrivait à le distraire de cette
douleur lancinante et surtout, cela montrait qu'il pouvait encore tout obtenir
de ses hommes, ce qui lui procurait une jouissance plus importante encore que
celle de son corps.
Malgré ses bras qui le faisaient encore souffrir, il réussit à renverser Kabuto
sur le lit.
." Déshabille-toi ! " commanda-t-il, incapable de déchirer lui-même
les vêtements du jeune homme comme il aurait eu envie de le faire.
Kabuto s'exécuta, un peu anxieux tout de même. Il commença par ôter le pull
qu'il portait avant de s'attaquer avec plus de réticence à son pantalon. Il
sentait une grande tension monter en lui, se demandant de quelle façon allait
s'achever pour lui cette journée où il était simplement venu porté son
médicament à son Maître. Allait-il ressortir vivant et sans dommage de cette
expérience ? Se tenir trop près d'Orochimaru n'était jamais une bonne chose….
Justement, celui-ci arborait un grand sourire en le regardant. Ses yeux
n'étaient plus que deux fentes noires à l'intérieures desquelles des pupilles
légèrement teintées d'orangé brillaient intensément. L'homme passa sa langue
sur ses lèvres en signe de contentement et Kabuto, un peu honteux de se
retrouver nu face à lui, commença à se demander avec inquiétude si le ninja
légendaire n'avait finalement pas changé ses plans et ne voulait pas de lui
pour remplacer Sasuke.
Ne lui laissant pas le loisir de réfléchir plus longuement à cette intéressante
question, pesant de tout son poids sur lui et malgré ses bras qui pendaient de
chaque coté de son corps comme s'il était un pantin désarticulé, Orochimaru
l'avait renversé sous lui.
Il ne put s'empêcher de pousser un petit cri de surprise lorsque l'homme aux
cheveux sombres, qui avait enfoui le visage dans son cou, commença à sucer puis
mordiller le lobe de son oreille gauche.
Il se crispa, ses mains agrippant fermement le drap pour atténuer la douleur
qui allait suivre. Mais la morsure attendue ne vint pas. Pire encore, au lieu
de cela, il sentit quelque chose d'humide et tiède dans son cou qui lui fit
remonter dans le dos des frissons désagréables.
Orochimaru était tout simplement en train de le lécher, lui donnant
l'impression détestable d'être en train de se faire dévorer vivant. Et toujours
ces yeux diaboliques braqués sur lui, guettant la moindre de ses réactions !
L'homme sentit son partenaire légèrement tendu. Ce n'était pas vraiment l'état
habituel d'un amant avec lequel on était en train de faire des préliminaires.
Il s'en sentit légèrement agacé. Tout en continuant néanmoins à goûter à cette
peau dorée et délicieuse, il s'interrogea, se disant qu'il avait peut-être tort
de faire ça. Kabuto n'était après tout qu'un glaçon avec ses airs trop
sérieux…. Mais il était déjà bien excité et avait l'habitude de suivre ce que
ses envies du moment lui dictaient.
Il se laissa glisser jusqu'au torse du jeune homme, faisant subir le même
traitement aux petites pointes roses qui s'y trouvaient, prenant un malin
plaisir à lever par moment les yeux et à trouver un jeune homme toujours
complètement terrifié.
A chaque fois qu'Orochimaru bougeait, il se crispait entièrement à nouveau,
s'attendant à se faire étrangler ou pire encore. Il arrivait par moment à se
détendre sous les caresses qui étaient ma foi moins désagréables qu'elles
auraient pu l'être mais toujours la flamme étrange dans le regard sombre lui
rappelait qu'il pouvait se faire assassiner à tout moment.
Qui pouvait prévoir ses actes ? Qui savait quel coup de folie pouvait venir à
l'esprit du ninja de légende ?
Il était simplement un peu surpris que l'homme ne fasse pas ça bestialement
même si ce qu'il lui faisait promettait de laisser de jolies traces sur son
corps dans les prochains jours. Il l'aurait davantage imaginé comme lors d'un
combat, déchaîné, à la limite de la folie. Il ne fallait peut-être pas non plus
crier victoire trop vite !
D'ailleurs, l'homme revenait à la hauteur de son visage.
" Je ne te plais pas ? " demanda-t-il, ne sentant chez son partenaire
aucune réaction comparable à la sienne.
Il faisait tout pour améliorer son apparence, conserver une jeunesse éternelle
mais malgré cela, beaucoup le voyaient encore comme un monstre…
Kabuto n'osa plus respirer.
" Si…. bien sûr… " réussit-il à articuler.
Il sentit le souffle de l'homme dans son cou tandis que malgré les blessures,
ses mains s'aventuraient sur son corps, y laissant des traînées rouges. Elles descendirent
sur son ventre, qu'elles massèrent quelques secondes à peine avant de
disparaître avec un gémissement de douleur. Les cheveux noirs et soyeux
balayèrent doucement ses épaules. Il sentit à nouveau la langue habile dans son
cou.
Même si lorsqu'il imaginait ce qu'il était en train de faire, il trouvait la
scène surréaliste, il prenait en fin de compte du plaisir à sentir ce corps
finalement humain, caresser le sien.
Il ferma les yeux, essayant juste de se concentrer sur ces sensations. Il
fallait essayer de prendre le bon côté de la chose vu qu'il n'avait de toute
façon pas le choix. Et il valait d'ailleurs mieux qu'Orochimaru ait eu l'idée
saugrenue de coucher avec lui plutôt que de jouer au billard avec sa tête ou de
le découper en petites allumettes !
Et puis même s'il avait peur, il se sentait quelque part fier de plaire au
Maître. Celui-ci n'était pas connu pour mettre les gens dans son lit. C'était
donc une sorte de privilège. S'il survivait bien entendu à cela !
" Aide-moi un peu ! " réclama l'homme.
Kabuto, un peu embarrassé, hésita. Sa main resta un moment en suspend au-dessus
de la tête de l'homme, n'osant le toucher. Il se décida lorsque son Maître lui
adressa un nouveau regard mécontent et sa main plongea dans la chevelure noire.
Il fut à nouveau surpris par la douceur de ses cheveux. Il les caressa
maladroitement un moment, doutant fortement de l'efficacité réelle de sa
participation mais l'homme grogna de satisfaction.
Encouragé par cette première réussite, Orochimaru décida de passer à la vitesse
supérieure. A la façon d'un reptile, comme il ne pouvait se servir de ses
mains, il utilisa ses jambes, s'enroulant quasiment autour de sa proie,
glissant contre elle de manière sensuelle.
Kabuto ferma à nouveau les yeux, se perdant peu à peu dans ces nouvelles
sensations, oubliant ses craintes, ayant finalement envie de caresser,
d'explorer ce corps si tiède et doux contre le sien mais se retenant malgré son
état de douce euphorie, de se montrer trop téméraire.
Il sentit qu'Orochimaru prenait à nouveau possession de sa bouche pour un
baiser passionné qu'il lui rendit cette fois-ci.
Devinant qu'il avait gagné et qu'il allait réussir à obtenir plus que de la
soumission à son désir, l'homme ricana doucement, et en l'entendant, Kabuto
revenant subitement à la réalité, ouvrit un œil, inquiet.
" Ku ku ku! On s'amuse bien, non ? " demanda l'homme
avec un sourire pervers.
Cette dernière remarque le rassura quelque peu. Il commençait un peu mieux à
saisir la situation. S'il misait sur le fait qu'Orochimaru voulait juste
satisfaire un besoin sexuel, dans l'hypothèse où l'homme ne prenait pas son
pied à tuer ses partenaires pendant l'acte et si on supposait qu'Orochimaru
n'était pas homme à avoir ensuite honte de sa conduite et à ne pas laisser de
témoins, il pouvait alors espérer sortir indemne de cette expérience.
Le mieux était alors de lui donner entière satisfaction et de coopérer
totalement !
Kabuto sourit en découvrant cela et se décida à exécuter son plan.
Il était certes peu expérimenté en la matière, surtout lorsqu'il s'agissait
d'avoir un partenaire masculin, mais il n'était pas totalement ignorant.
Sans que l'homme ne le lui ait demandé, il écarta les jambes, s'offrant ainsi à
lui.
Orochimaru sourit plus largement.
" Voilà qui est mieux ! J'aime ça." commenta-t-il, finissant de
convaincre Kabuto qu'il avait choisit la bonne voie.
Il eut tout de même quelques sueurs froides lorsque l'homme plongea la tête
entre ses cuisses, lui arrachant un léger gémissement de surprise quand sa
langue souple et habile entreprit de l'exciter davantage.
La chaleur enfla dans son ventre et il sentit son membre se durcir un peu plus.
Par instinct, il referma les cuisses entourant le visage de son Maître,
caressant ses joues avec l'intérieur de ses cuisses.
Il ferma les yeux, ne pouvant que s'abandonner malgré la crainte toujours
présente.
Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. La salive tiède de l'homme
coulait abondamment, enduisant son membre jusqu'à son périnée.
L'homme ne s'arrêta pas là et Kabuto ne fut pas étonné que la langue habile
finisse par venir lubrifier son intimité.
Il attendit avec appréhension et désir mêlé que le Maître se décide à l'honorer
complètement.
" Retourne-toi ! " ordonna justement l'homme.
Kabuto sortit de sa léthargie pour s'exécuter et se mettre sur le ventre.
L'homme s'allongea sur lui, pesant de tout son poids, ses épaules larges
couvrant entièrement son dos, ses cheveux noirs se mêlant aux siens. Par une
légère pression, il incita le jeune homme à relever une jambe.
Le ninja aux cheveux gris se cambra pour lui faciliter la tache, redoutant la
douleur. Elle fut intense mais finalement brève. Il cria en même temps
qu'Orochimaru poussait un gémissement rauque puis l'homme s'immobilisa un
instant, comme déjà fatigué par cet effort, lui laissant le temps de s'habituer
à sa présence, à cette chaleur étrangère dans son corps.
Les premiers mouvements de reins lui arrachèrent de nouveaux cris mais le
mouvement de va et vient continu finit par anesthésier cette zone de son corps.
Il ne ressentit bientôt plus qu'une agréable chaleur.
Le rythme s'accéléra peu à peu et les mouvements de reins se firent plus
violents, l'obligeant à agripper le matelas pour ne pas être projeté contre le
mur. Le frottement de son entrejambe contre le drap l'excita encore plus, le
faisant gémir sans aucune retenue.
La bouche d'Orochimaru se posa sur son épaule, la suçotant. L'homme embrassait
sa peau entre deux gémissements animaux. Il sentait son souffle chaud dans son
cou. Mais ce qui l'excitait plus encore, c'était de sentir cette masse chaude
collée à son dos, ce poids qui témoignait de cette force, de sa musculature
imposante.
L'homme qu'il avait vu si affaibli les jours passés le dominait à nouveau. A
cet instant, il ne doutait plus que cet homme était son Maître, celui pour
lequel il avait décidé de trahir les siens, de devenir un serviteur. Sa
dévotion était absolue.
" O… o…rochi… maru….-Sama " réussit-il à articuler, se mordant les
lèvres pour ne pas lui faire de déclarations ridicules dans cette situation où
son esprit était grisé par le plaisir.
" Tu aimes ça, n'est-ce pas ? Ku ku ku ! "
L'homme eut un rire satisfait et ses mouvements de reins s'accélérèrent encore.
Il eut l'impression que tout son corps était léché par les flammes de l'enfer.
Des gouttes de sueur ruisselaient dans son cou, poursuivant leur route jusque
dans son dos où elles se mêlaient à celle de la sueur d'Orochimaru. Leurs deux
corps devenaient brillants, glissant l'un contre l'autre en une agréable
caresse.
Il réussit à passer une main sous son corps pour se caresser lui-même.
La bouche grande ouverte, Kabuto ne cessait plus de gémir, assourdi par sa
propre voix et le sang qui battait jusque dans ses tempes.
La pièce n'était pas grande et leurs plaintes de plaisir semblaient y résonner.
Il se demanda brièvement si quelqu'un pouvait les entendre. Si cela venait à
s'apprendre et que la réputation d'être le jouet sexuel d'Orochimaru venait lui
coller, son pouvoir auprès des autres sbires du ninja légendaire en serait
diminué. Mais il n'était de toute façon plus en état de veiller à la
confidentialité de leurs ébats et il ne chercha pas à être plus discret.
Sa main s'activait toujours entre ses cuisses puis soudain, il ressentit un
bien-être intense. Tous les muscles de son corps se tendirent avant de se
relâcher complètement. Son deuxième spasme fit grogner de nouveau Orochimaru et
le ninja s'immobilisa. Il sentit que l'homme se retirait de lui, laissant une
traîné humide et tiède sur ses fesses.
Il haleta longuement, il lui fallut plusieurs minutes pour retrouver sa
respiration normale.
A côté de lui dans le lit, Orochimaru, pantelant, regardait le plafond, avec un
air rêveur. Les bandages qui recouvraient ses bras avaient la couleur du sang
mais il ne semblait pas s'en soucier pour le moment.
Ce fut cette constatation qui aida Kabuto à reprendre totalement ses esprits.
Il se releva, passa rapidement son sous-vêtement et enfila son pantalon.
L'homme se laissa faire docilement, un grand sourire sur le visage tandis qu'il
changeait ses pansements, n'ayant pas l'air d'avoir de mauvaises intentions à
son égard.
Kabuto sourit pour lui-même, se demandant malgré tout combien de personnes le
Maître avait eu de cette façon et si certaines étaient encore vivantes.
Etait-ce une façon de renforcer son pouvoir de domination sur ses hommes en
créant entre eux et lui un lien particulier en unissant leurs corps ? Ce
souvenir, valait certainement plus qu'un serment… Ou alors était-ce pour passer
pour plus fou encore et leur inspirer une plus grande crainte ?
De toute façon, il lui paraissait certain à présent que le Maître aimait les
hommes. Ce qui venait de se produire n'était pas uniquement dû à l'urgence de
la situation et à son état. Maintenant qu'il y réfléchissait plus calmement, il
aurait dû se douter de l'attirance d'Orochimaru pour la gente masculine bien
avant. Cette passion pour la jeunesse, la beauté du corps, sa façon de vouloir
s'emparer du corps des autres…. Tout collait à présent !
Kabuto secoua la tête. Il se sentait maintenant profondément jaloux de Sasuke
Uchiwa, jaloux de ce corps que le Maître voulait par-dessus tout.
" Il vous faut autre chose ? " demanda-t-il en remettant ses lunettes
et se tournant vers lui.
L'homme aux cheveux sombres fut frappé par le visage à nouveau sérieux de son subalterne.
" Oui, un repas. "
" Je reviens. " répondit-il en passant la porte.
Orochimaru soupira, regardant ses bras ballants, inertes.
La pièce était redevenue silencieuse et il se sentit soudain terriblement seul.
Seul, comme il l'était depuis qu'il avait fait passer ses ambitions avant
l'amitié et l'amour, ambitions qui l'avaient contraint à l'exil.
Il fixa à nouveau le rayon lumineux au plafond.
Kabuto allait revenir avec de la nourriture mais il le devinait déjà, son
lieutenant ferait comme s'il n'avait le souvenir de rien. Et c'était peut-être
mieux ainsi….
Il devait être écrit quelque part que plus il serait puissant, plus il serait
isolé.
A cette pensée, il se mit à rire et son ricanement sinistre résonna à travers
la pièce.
Le visage un peu inquiet de Kabuto apparut dans l'encadrement de la porte.
" Quelque chose ne va pas ? " interogea-t-il.
" J'ai mal ! " grimaça Orochimaru. " Tu es un mauvais médecin,
Kabuto ! "
Le jeune homme vexé, réajusta ses lunettes.
" Je vous ai donné un médicament efficace il y a peu. Vous devez apprendre
à supporter la douleur. "
Un éclair diabolique passa dans le regard d'Orochimaru et avant que Kabuto
n'ait vu venir quoi que ce soit, il se sentit saisi à la gorge.
" Ne commence pas à prendre ce genre de liberté avec moi ! " souffla
l'homme, collant quasiment son visage au sien, l'hypnotisant regard de reptile
le pétrifiant.
" Ex… excusez-moi " balbutia Kabuto.
L'homme le relâcha, poussant une longue plainte de douleur, ses mains
l'élançant à nouveau.
" Je vais voir ce que je peux faire…. " s'empressa de répondre Kabuto
dont le corps était secoué de tremblements rétrospectifs.
" Bien. Dépêche-toi ! "
Il ne se fit pas prier pour gagner la porte et poussa un soupir de soulagement
en la passant.
Orochimaru demeurerait décidément un mystère pour lui. Mais il continuerait à
l'admirer autant qu'il le craindrait.
FIN