Auteur : Isil (isilhelluin@yahoo.fr)
Base : Naruto
Titre : Off the Edge of Despair
Chapitre : 01
Genre : AU pour le défi sur la ML Naruto Yaoi.
Rating : PG-13 je pense.
Notes : Voilà la première partie de ma réponse au défi. Je reconnais que c’est un peu vague, voire incompréhensible, mais bon… C’est voulu comme ça ^_^ Vous aurez droit à un cookie si vous reconnaissez l’univers dans lequel j’ai placé la fic. Ca devrait quand même pas être très difficile *fait des provisions de cookies*
Bonne lecture !

Off the Edge of Despair

Chapitre 1 : Ferme les yeux


« Pourquoi tu fais ça ? » demanda t’il, plus pour rompre le silence que par réel intérêt.

Son compagnon n’avait guère de conversation, si on excluait les soupirs de martyr et autres complaintes et jérémiades sur le froid, les gens, la conjoncture actuelle, et le monde entier en général. Il aurait pu trouver ces protestations normales, voire compréhensibles, mais il avait l’impression que ces plaintes étaient bien trop travaillées et rodées pour n’être qu’une conséquence de la situation dans laquelle se trouvait la Planète… Il avait presque l’impression que l’autre avait ça toute sa vie.

Il perçut un mouvement derrière lui, et le grincement du lit le fit presque sursauter, tant le silence avait été pesant jusque là, mais il ne se retourna pas, gardant les yeux fixés le paysage qu’il apercevait par la fenêtre. Si tant est qu’on pouvait parler de paysage… Il ne voyait que des murs sales, des toits à moitié éboulés et des petites silhouettes pressées. De la crasse et du malheur… Voilà tout ce qu’il y avait à voir par cette fenêtre aux vitres ébréchées. Il en arrivait presque à comprendre l’état d’esprit un peu fataliste de son compagnon. Après tout, lui n’était en ville que depuis quelques jours, et il était déjà contaminé par l’apathie ambiante, alors y vivre toute une vie… Il y avait de quoi perdre tout espoir.

« Il faut bien gagner sa vie. »

Il frissonna. La faible chaleur qui régnait dans la chambre ne lui suffisait plus, soudain. Il se frotta les bras dans l’espoir de se réchauffer un peu, mais en vain. Il était toujours glacé, mais à l’intérieur… Il se demanda si les gens partout étaient comme lui, à chercher un remède même éphémère contre ce froid terrifiant qui vous prenait aux tripes, ce froid annonciateur de mort...

« Si tu as froid, viens au lit. »

On aurait pu croire à de l’inquiétude, mais la voix était si indifférente qu’il était impossible de se leurrer. Ce ton lui rappelait quelqu’un d’autre… Un souvenir qu’il voulait à tout prix oublier et en même temps conserver au fond de lui. Les derniers mots échangés avaient été douloureux d’étrangeté. Il se souvenait de ces critiques, de ces attaques verbales un peu trop personnelles. S’il avait voulu le repousser le plus loin possible, il ne s’y serait pas pris autrement. Et pourtant… Pourtant il avait pu apercevoir une silhouette fière un peu à l’écart quand il avait quitté son village. Une forme emmitouflée dans le kimono traditionnel de son clan. Lui qui s’était toujours refusé à le porter depuis la mort de son père… La fin toute proche avait vraiment un effet bizarre sur les gens…

« Ca va. »
« Je te préviens, je ne joue pas au docteur, c’est pas compris dans le prix. »

Il grimaça et hocha la tête. Décidé par cette remarque pourtant stupide, il se retourna et se rapprocha du lit à pas lents. Il détailla l’autre homme sans se gêner. Un corps mince, à la limite de la maigreur, comme malheureusement une bonne partie des malheureux qui vivaient dans cette ville qui dévorait les cœurs et volait les sourires… Des bras longs et fins, des hanches aussi graciles, presque féminines, mais un visage indéniablement masculin, renforcé par une moue boudeuse qui paraissait permanente. Des cheveux châtain foncé qui tombaient en désordre sur des épaules un peu voûtées et qui masquaient partiellement deux boucles d’oreilles argentées. Un tableau qui avait de quoi le surprendre…

Il s’installa sur le lit de son côté, prenant bien garde à ne pas en toucher l’autre occupant. A bien y réfléchir, il n’était pas vraiment beau, du moins, ce n’était pas le genre qui l’attirait habituellement. Il n’était pas élégant, ni raffiné… Mais il s’était retrouvé dans cette rue, et il s’était senti étouffer dans le marasme ambiant. Tous les passants semblaient porter le poids du monde sur leurs épaules, ce qui n’était pas complètement faux. Quand on voit arriver la fin de sa vie, la fin de tout, on ne peut que se sentir écrasé…

Il avait tourné la tête pour ne plus regarder deux gamins débraillés faire la manche dans un coin et avait posé les yeux sur lui. Il n’avait pas eu à chercher bien loin pour comprendre ce qu’il faisait là : la pose nonchalante de celui qui attend quelqu’un, les yeux recherchant les regards intéressés… Un éclair de compréhension était passé entre eux et il n’avait même pas demandé le prix. L’autre n’avait d’ailleurs rien dit non plus. Il l’avait juste conduit jusqu’à un hôtel miteux dont l’entrée était située dans une ruelle mal éclairée. Il n’avait pas pu en déchiffrer le nom. La seule chose qu’il avait vu, c’était l’immense affiche qui recouvrait le mur jusqu’au toit. Il avait souri d’un air presque amusé. Loveless… Voilà un nom qui convenait bien aux activités de cet hôtel. L’autre avait perçu son amusement et ils avaient échangé un regard entendu.

Un signe de la tête échangé avec le gérant de l’hôtel, puis son compagnon l’avait amené jusqu’au quatrième étage, avait tiré une clé de sa poche et avait ouvert une porte grinçante. Il était resté immobile sans savoir quoi faire… L’autre s’était débarrassé de sa veste et de ses chaussures et s’était étendu sur le lit avec une grâce presque féline. Il s’était alors dirigé vers la fenêtre et avait pris quelques minutes pour se reprendre avant d’essayer d’engager la conversation, sans grand succès.

Et maintenant, il était là, allongé sur ce lit avec un parfait inconnu dans une chambre qui avait dû voir passer plus d’hommes que lui-même n’en avait connu dans sa vie… Il se racla la gorge et chercha ses mots. Finalement, l’autre eut pitié de lui.

« Tu t’appelles comment ? » demanda t’il en se tournant à demi vers lui.
« Lee. » répondit-il après un instant de silence.

L’autre hocha la tête et le détailla de la tête aux pieds. Il se sentit soudain presque honteux de ses vêtements soignés et de ses chaussures neuves. C’était vraiment une triste époque et une triste ville où il semblait plus normal d’avoir honte de sa richesse que de sa pauvreté. Il détourna les yeux et entendit un petit bruit sec. Il entrevit du coin de l’œil la flamme d’un briquet, puis la lueur passagère d’une cigarette sur laquelle on tire. La clope entra dans son champ de vision et il secoua la tête.

« Non, merci. C’est… »
« Mauvais pour la santé ? » le coupa l’autre.

Il l’entendit ricaner de nouveau et ce son lui porta sur les nerfs. Il serra les poings, soudain envahi par l’envie de frapper ce prostitué si hautain. Cette envie de violence le prenait, parfois, comme un fantôme de la frustration qu’il avait toujours ressentie. Il était né trop tard pour combattre et défendre sa patrie. Il avait grandi dans un village soumis, privé de toute dignité. On lui avait appris à se battre en lui rappelant encore et encore de ne jamais le faire… Et il y a quelques temps encore, on l’avait repoussé quand il avait proposé ses talents de combattant. Le responsable avait lui avait jeté un regard condescendant et avait reniflé qu’ils n’avaient pas besoin de lui ni des siens, qu’ils pouvaient faire face à la crise tous seuls… L’orgueil humain n’avait décidément pas de limite, même à la veille de la fin du monde.

Il secoua la tête et se calma rapidement. Il ne servait à rien de s’énerver, maintenant. Plus rien n’avait vraiment d’importance, de toute façon.

« Mon Maître m’a toujours dit que c’était mauvais pour les poumons ! » expliqua t’il d’un ton plus calme, se sentant ridicule à essayer de se justifier ainsi devant un inconnu.
« Et est-ce que ton Maître t’a dit que les gros cailloux qui menacent de s’écraser sur la Planète, c’était encore plus mauvais pour tes petits poumons ? » rétorqua son compagnon d’un ton moqueur.

Il détourna la tête. Il avait raison, bien sûr… Il n’avait plus le temps de mourir d’un cancer, même s’il fumait comme un pompier jusqu’à la fin. Pourtant, il ne pouvait pas renoncer aux enseignements qu’il avait reçu. Même si ça n’avait plus d’importance, même si certains lui auraient conseillé de vivre à fond et d’essayer tout pour ne rien regretter… Il revoyait son Maître et ce souvenir à la fois cher et joyeux était ce qu’il voulait garder jusqu’au bout.

« Et toi ? Tu t’appelles comment ? » demanda t’il pour changer de sujet.

Il reçut un sourire amusé en réponse.

« Ca dépend. Tu veux que je m’appelle comment ? »

Il le regarda, stupéfait. C’était stupide, comme question, vraiment… Il n’avait pas à décider de son nom pour lui ! Et pourtant… Il détailla une nouvelle fois ce visage peu familier, ce front fier et ses yeux si sombres, et d’autres traits vinrent s’y superposer… Des cheveux d’ébène, un regard opalin… Il pouvait presque entendre cette voix froide et autoritaire, ces mots méprisants et ce ton condescendant. Il pouvait presque le voir, presque le toucher…

« Neji… » se surprit-il à murmurer, la gorge serrée.

Un hochement de tête satisfait, puis il sentit une main se poser sur son torse. L’illusion se rompit et il se retrouva face à l’inconnu. Il sursauta, comme si on l’avait brûlé et il leva une main pour le repousser. L’autre saisit la main rapidement et le força à croiser son regard.

« Ferme les yeux. » lui dit-il presque gentiment, comme s’il comprenait. « Ferme juste les yeux… »

C’est ce qu’il fit…

FIN…

Alors ? V’z’en pensez quoi ? Franchement, je sais pas ce qu’il me prend des fois… v_v Shikamaru ç__ç Pardon d’avoir fait de toi un prostitué !! *se flagelle*
Et puis aussi, allez savoir pourquoi j’ai eu envie d’écrire un POV de Lee ! Allez savoir pourquoi j’ai eu envie de mettre ça dans une ambiance pré-apocalyptique ! (enfin, si, je le sais, mais bon…). Que de questions sans réponses !! ^_^ Par contre, dès que j’ai eu le thème, j’ai su l’univers dans lequel je voulais le placer ! Je suis complètement accro à BIIIIIP *censure le nom pour que les gens fassent un effort et comprennent par eux-mêmes* en ce moment, donc c’est guère étonnant.

Bon, ce n’est que la première partie, yen a une deuxième en route. J’y rajouterai juste un personnage *garde le secret* et cette fois, ce sera un POV de Shikamaru (celles qui me connaissent ne seront guère étonnées par ça ^_^)

Allez, dites moi ce que vous en pensez !!